Le dix novembre, l’Église fait mémoire dans sa liturgie de saint Léon le grand. Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l’Église de Rome autour de l’an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Il fut archidiacre de Rome sous le pontificat de Célestin premier (422-432) puis de Sixte III (432-440) dont il fut l’homme de confiance. Personnage influent à la cour pontificale. Léon alla en Gaule à la demande de la cour de Ravenne afin d’arbitrer un conflit entre le patrice Aetius, le principal dirigeant de l’Empire d’Occident et le préfet du prétoire Albinus. Le préfet du prétoire était alors le deuxième personnage de l’Empire ; cette fonction était le sommet d’une carrière équestre et militaire. À la mort du pape, le 19 août 440, il fut élu pape par le peuple romain pendant son absence en Gaule. Il rentra à Rome en septembre pour être y être sacré le 29 septembre. Il dirigea alors l’Église avec une vive confiance en Dieu. Il tint tête au danger des invasions barbares et à l’hérésie dEutichès, archimandrite de Constantinople, qui menaçait la foi dans le mystère de l’Incarnation : une seule nature dans le verbe incarné ! Le patriarche Flavien réunit un synode où Eutichès fut condamné le 23 novembre 448 pour hérésie. déposé et excommunié Le pape Léon le grand fut le sauveur de la civilisation occidentale.
Sa puissante activité, s’étendant à tout l’empire romain, devint la base de la position religieuse et politique pour les siècles suivants. Elle fut d’une importance historique mondiale. Sa rencontre avec Attila, le roi des Huns, en 452 à Mantoue où il persuada le conquérant de faire demi-tour, fut d’une grande importance historique. L’intervention de l’empereur Marcien sur les arrières des Huns n’est sans doute pas étrangère au retrait d’Attila. Avec le même courage, il se rendit en 455, à la rencontre de Généric, le roi des Vandales, il lui fut impossible d’empêcher le pillage de Rome. . Tout au plus parvint-il à négocier que la ville fut préservée des supplices, des incendies, des meurtres, des viols et des violences.
Dans la lettre « Epistola dogmatica ad Flavianum » ( écrite en 449) , il exposa le dogme christologique qui était vivement discuté. Au concile de Chalcédoine (451), sa lettre servit de base à la décision dogmatique qui y fut prise. Ce concile s’ouvrit le 8 octobre 451 dans la basilique de sainte Euphémie, un concile œcuménique où fut évoquée la question des deux natures du CHRIST : Dieu et homme. Le 23 octobre les évêques terminèrent la rédaction de la formule définitive de la formule de la foi : » Nous enseignons tous d’une seule voix un seul et même fils, notre Seigneur Jésus Christ , le même parfait en humanité, le même Dieu vraiment et homme vraiment. »
Ses sermons et ses lettres se distinguent par la clarté des idées, la concision de l’expression et un langage révélant une bonne formation littéraire : nous possédons de lui 173 lettres et 97 sermons !
Il mourut le 10 novembre 461 et fut enseveli sous la basilique Saint Pierre.
HOMÉLIE DE S. LÉON POUR L’ANNIVERSAIRE DE SON ÉPISCOPATL’Église universelle est organisée selon des degrés différents, afin que la diversité des membres assure l’intégrité de ce corps sacré. Cependant, comme dit l’Apôtre, tous nous ne faisons qu’un dans le Christ. Aucun de nous n’est séparé d’un autre par sa fonction au point que la plus modeste partie du corps ne serait pas reliée à la tête. Donc, dans l’unité de la foi et du baptême, nous constituons une société sans classes. mes bien-aimés, et nous avons une même dignité selon le saint Apôtre Pierre, qui nous dit ces paroles sacrées : « Vous aussi, comme les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus. Et plus loin : Vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu. «
Tous ceux, en effet, qui ont été régénérés dans le Christ, le signe de la croix en fait des rois, et l’onction de l’Esprit Saint les consacre prêtres. Ainsi, en dehors du service particulier de notre ministère, tous les chrétiens qui vivent en l’Esprit et selon la logique de leur vocation doivent reconnaître comme participant à la race royale et à l’office sacerdotal. Qu’y a-t-il en effet d’aussi royal que d’être un esprit soumis à Dieu qui sache gouverner son corps ? Et qu’y a-t-il d’aussi sacerdotal que de consacrer à Dieu une conscience pure et d’offrir sur l’autel de son cœur les sacrifices sans tache de la piété ?Cela vous a été donné par la grâce de Dieu en commun avec tous ; et pourtant c’est de votre part une chose religieuse et digne d’éloge que de vous réjouir, comme d’un honneur qui vous est propre, de l’anniversaire de mon élévation. C’est ainsi qu’on célèbre dans le corps entier de l’Église le mystère unique du sacerdoce lorsque l’huile de la bénédiction s’est répandue, elle a ruisselé plus abondamment, il est vrai, sur les membres supérieurs, mais ce n est pas avec parcimonie qu’elle atteint aussi les membres les plus bas placés.Par conséquent. mes bien-aimés, s’il y a pour nous, dans ce partage d’un même don, un grand motif de nous réjouir ensemble, notre joie aura un objet plus vrai et plus noble, si vous ne vous attardez pas à considérer ma médiocrité. Car il est beaucoup plus utile et plus juste d’élever le regard de votre esprit pour contempler la gloire du bienheureux apôtre Pierre, et de célébrer ce jour en vénérant principalement celui que la source même de tous les charismes a inondé avec tant d’abondance : c’est au point qu’ayant été le seul à recevoir de si nombreux biens, aucun d’eux ne peut se communiquer à qui que ce soit sans que lui-même y participe.Source : Liturgie des Heures, tome IV, pages 1121 et 1122
Liens externes
♥ Du site Catho.org → Quelques sermons et lettres de saint Léon le grand
♥ Saint Léon le grand → Benoît XVI – Audience Générale, 5 mars 2008
◊ Pasteur pleinement conscient de sa charge → Saint Léon le Grand